Le président tunisien Kais Saied a pris une décision majeure dans la nuit de mercredi à jeudi en limogeant la ministre des Finances, Sihem Boughdiri Nemsia, sans fournir d’explications officielles. Elle est remplacée par Michket Slama Khaldi, magistrate et ancienne présidente de la Commission nationale de réconciliation pénale, selon un communiqué diffusé sur la page Facebook de la présidence.
Des images publiées peu après minuit montrent la nouvelle ministre prêtant serment au palais de Carthage, officialisant ainsi sa prise de fonction. Ce remaniement intervient dans un contexte économique et social particulièrement tendu en Tunisie.
Jusqu’ici, Michket Slama Khaldi était chargée de superviser la récupération des fonds publics détournés, une mission qui s’inscrit dans la politique anticorruption voulue par Kais Saied. Son passage au ministère des Finances pourrait marquer une nouvelle orientation dans la gestion économique du pays, alors que la Tunisie fait face à une dette colossale et des difficultés à obtenir des financements internationaux.
Des défis économiques urgents
Depuis 2023, la Tunisie subit de fréquentes pénuries de denrées de base comme le lait, le sucre ou la semoule, aggravant le mécontentement populaire. Plus récemment, certaines régions ont connu un manque de bouteilles de gaz domestique, un produit essentiel pour de nombreux foyers.
Dans ce climat d’instabilité, la nouvelle ministre devra rapidement rassurer les institutions financières et proposer des solutions concrètes pour relancer une économie en souffrance. Sa nomination marque un tournant dans la politique économique du pays, mais reste à savoir si elle suffira à apaiser la crise actuelle.