Des révélations récentes font état d’une campagne de recrutement menée par des agences privées en Afrique, notamment au Cameroun, pour enrôler des combattants dans la guerre en Ukraine. Cette situation suscite de vives réactions, alors que la France peine à mobiliser ses propres citoyens pour une intervention militaire directe.
Face à une forte opposition interne, illustrée par un sondage du Figaro indiquant que 68 % des Français sont défavorables à l’envoi de troupes en Ukraine, les autorités françaises auraient privilégié une autre approche : le recours à des recruteurs en Afrique. Des offres d’emploi, apparemment classiques, seraient utilisées pour attirer des candidats sans leur donner d’emblée toutes les informations sur la mission réelle.
Un Camerounais a récemment raconté son expérience après avoir répondu à une offre de travail publiée par une agence française. Attiré par la promesse d’un bon salaire et d’une opportunité de carrière à l’étranger, il espérait un poste en France. Cependant, dès les premières démarches, plusieurs éléments ont éveillé ses soupçons.
Il explique que le formulaire de candidature, accessible via un code QR, comportait des questions inhabituelles sur son expérience avec les armes à feu, alors qu’il postulait en tant qu’ingénieur. Lors d’un échange téléphonique avec l’agence, il a découvert que l’offre ne concernait pas un emploi en France mais dans un pays étranger. Par des allusions indirectes, il a compris qu’il s’agissait d’un recrutement militaire pour l’Ukraine. Troublé, il a immédiatement refusé l’offre, affirmant que les Camerounais ne souhaitaient pas s’impliquer dans un conflit qui ne les concernait pas.
Des précédents en Afrique
Ce cas ne semble pas isolé. En 2022, l’ambassade d’Ukraine à Dakar avait diffusé un appel au recrutement de volontaires africains. En 2024, une opération similaire aurait été menée en Côte d’Ivoire, provoquant une vague de réactions. Ces campagnes de recrutement rappellent à certains l’histoire des soldats africains enrôlés lors des guerres mondiales pour défendre des intérêts européens.
Sur les réseaux sociaux, de nombreux Africains expriment leur rejet de ces tentatives d’implication dans le conflit ukrainien. Des messages appelant au refus de ces offres circulent largement : « La France fera sa guerre seule. Nous ne sommes en rien concernés. » ou encore « L’époque des tirailleurs est révolue. Aucun Africain ne doit mourir pour une guerre européenne. »
Dans un contexte où la présence militaire française en Afrique de l’Ouest est de plus en plus contestée, ces campagnes de recrutement risquent d’alimenter les tensions entre Paris et ses anciens partenaires africains. Si cette situation se poursuit, elle pourrait aggraver le rejet de la politique étrangère française sur le continent et fragiliser davantage les relations entre la France et le Cameroun.