Le président béninois Patrice Talon s’est rendu en France pour une rencontre avec Emmanuel Macron sur la question du Sahel et de l’avenir de la présence de l’armée française dans la région. Avec les autres chefs d’Etat africains invités, Paris négociera le redéploiement de ses forces vers leur différents Etats.
La présence de Patrice Talon parmi les invités de Macron pour discuter de la crise au Sahel n’est pas anodine. Le président béninois devrait être dragué par la France pour qu’il accepte des opérations militaires françaises sur son territoire alors que que les forces françaises devrait être retirer du Mali sur fond de crise diplomatique.
En effet, la situation n’était pas si alarmante entre Paris et Bamako jusqu’à ce que la France elle-même ne la crée en commençant avec des invectives qui n’avaient vraiment pas lieu d’être. Les autorités maliennes ont simplement réagi en signe de contestation de cette attitude belliqueuse et irrespectueuse de la France, ce qui a valu la décision de Paris de quitter le pays.
Lors du dîné de mercredi soir en France, il pourrait avoir été question pour Paris, de tenter de convaincre Patrice Talon d’accepter d’accueillir une partie des forces françaises qui quitteront le Mali, sur son territoire dans le cadre de la lutte contre le terrorisme. Le Bénin est de plus en plus cité dans la liste des pays où devraient débarquer les forces françaises et il reviendra à Patrice Talon de décider de cette situation.
Il est donc important pour le président béninois de tenir compte de toutes les situations et de tous les événements qui ont contribué au départ de Barkhane du Mali, avant de prendre une décision. Le Bénin est touché par l’insurrection djihadiste venue du Mali qui s’est propagé dans les pays environnants malgré la présence militaire importante de la France et des forces européennes.
Si 9 ans de présence militaire étrangère au Mali n’ont pas permis la non extension du terrorisme, il est légitime de se poser la question de savoir quelle est l’utilité de cette présence. Aussi, la menace n’est pas encore aussi importante pour que les forces armées béninoises ne puissent en venir à bout. Macron lui-même l’a dit, « la France n’est pas là pour se substituer aux armées locales »; il va sans dire que le Bénin doit faire confiance à son armée tout en lui donnant les moyens d’agir. La présence française n’est pas encore nécessaire au Bénin.