Le coordonnateur du collège des ministres conseillers, Janvier Yahouédéou, a violemment répliqué aux déclarations de l’ex-président de l’Assemblée nationale, Adrien Houngbédji, qui avait critiqué la condamnation d’Olivier Boko et d’Oswald Homéky.
Lors du weekend du 1er et 2 février 2025, Adrien Houngbédji a réagi au verdict de la CRIET, qui a condamné Boko et Homéky à 20 ans de prison pour complot contre la sûreté de l’État et corruption d’agent public.
L’ancien président de l’Assemblée nationale a dénoncé ce qu’il considère comme une gouvernance d’exclusion et des lois liberticides, affirmant que cette affaire illustre une politique qui écarte certaines figures politiques. Il a également pris position en faveur des prisonniers politiques et des exilés, appelant à une ouverture démocratique.
Yahouédéou : « Un serpent à deux têtes »
Invité sur la télévision nationale, le dimanche 9 février 2025, Janvier Yahouédéou n’a pas mâché ses mots. Selon lui, les déclarations de l’ex-chef du parlement ne méritent pas d’être prises au sérieux.
« Adrien Houngbédji est un serpent à deux têtes. Il peut très bien revenir sur ses propos demain. »
Yahouédéou sous-entend ainsi que l’ancien leader du PRD est inconstant dans ses prises de position, et qu’il pourrait changer de discours selon les circonstances.
Une guerre de positionnement politique ?
Cette passe d’armes entre deux figures politiques de premier plan révèle une fracture persistante au sein de la classe politique béninoise. Tandis qu’Adrien Houngbédji critique une fermeté excessive du régime en place, Janvier Yahouédéou défend une lutte implacable contre toute menace à la stabilité de l’État.
L’affaire Boko-Homéky, loin d’être close, continue donc d’alimenter les tensions et d’exposer les divergences profondes entre les anciens alliés du paysage politique béninois.